Le gouvernement intervient sur le plan législatif en vue de réduire l’abus croissant de médicaments d’ordonnance et de substances réglementées, selon le ministre de la Santé et du Mieux-être, Doug Currie.
« Nous savons que beaucoup d’Insulaires et leurs familles sont aux prises avec un grave problème de consommation de stupéfiants, de dire le ministre Currie. Nous reconnaissons que bien des gens ont la fausse perception que les médicaments d’ordonnance sont sûrs parce qu’ils ont été prescrits par un professionnel de la santé. Or, nous savons que s’ils ne sont pas utilisés comme il se doit, ces médicaments peuvent causer de graves dommages et parfois la mort. Nous avons espoir que si elle est adoptée, la Narcotics Safety and Awareness Act (loi sur la sécurité et la sensibilisation en matière de stupéfiants) permettra à la province de surveiller et d’analyser l’information relative à tous les stupéfiants et autres substances réglementées en circulation à l’Île-du-Prince-Édouard. Nous souhaitons favoriser des pratiques appropriées en matière de prescription et de préparation, cerner les secteurs d’abus et de mauvaise utilisation, et réduire ultimement le risque de dépendance aux médicaments pour les Insulaires. »
Ce pas en avant permet à la province de se conformer aux récentes recommandations nationales qui incitaient l’ensemble des provinces et territoires à instaurer des mécanismes permettant de mieux surveiller les médicaments d’ordonnance (CCLT, 2013).
Le système d’information sur les médicaments (SIM) confère à la province la capacité de mettre en lien électroniquement les pharmacies, les bureaux de médecin, les centres de toxicomanie, les salles d’urgence et autres établissements de santé avec une base de données où sont stockés les dossiers pharmaceutiques des patients. Le SIM fournit aussi aux pharmaciens et aux prescripteurs les profils pharmaceutiques des patients afin d’aider à les soigner. Cette nouvelle réglementation ira plus loin et permettra la surveillance et l’analyse de la préparation et de la prescription des médicaments.
En cas de prescription ou de préparation inappropriée ou excessive, les mesures pourraient consister à faire de la sensibilisation, à avertir l’organisme de réglementation approprié et, dans des circonstances extrêmes, à imposer des sanctions financières ou une peine d’emprisonnement. Le ministre Currie souhaite collaborer étroitement avec les organismes de réglementation, y compris le College of Physicians and Surgeons et la Dental Association of Prince Edward Island, en vue de cerner les besoins en matière de sensibilisation et de mécanismes de soutien des prescripteurs et des préposés à la préparation.
En Amérique du Nord, les dépendances, les crimes et les décès reliés aux abus de médicaments d'ordonnance, y compris ceux contenant de l'oxycodone, ont augmenté de façon significative au cours des dernières années. Depuis 2009, l’Île-du-Prince-Édouard a connu une hausse de 17,8 % du nombre de comprimés prescrits des cinq principaux opioïdes. En 2012, il s’agissait de Percocet+ (1 794 634 comprimés), Tylenol 3+ (1 230 206 comprimés), Dilaudid+ (935 071 comprimés), Morphine+ (579 676 comprimés) et Oxycodone+ (493 939 comprimés).
« Cette nouvelle réglementation nous permettra d’obtenir une partie de l’information dont nous avons besoin pour lutter contre l’abus de stupéfiants à l’Île-du-Prince-Édouard, dont les effets sont dévastateurs pour de nombreuses familles, de dire le ministre Currie. Il est question ici de la mauvaise utilisation des médicaments, et notre intention est de sensibiliser aussi bien les patients que les prescripteurs aux risques associés à l’usage incorrect des stupéfiants, et de donner la chasse aux personnes qui permettent un accès inapproprié à ces puissants médicaments. »
Les troubles mentaux et les dépendances sont des problèmes graves qui ont des répercussions sur de nombreux Insulaires et leurs familles. Le gouvernement s’est donné comme priorité d’améliorer l’accès aux services et aux mesures de soutien. Au cours des prochaines semaines, le gouvernement diffusera les résultats de son examen des services de santé mentale et de toxicomanie ainsi qu’une stratégie pour relever les défis auxquels fait face le système.
Réduire les abus liés aux médicaments d’ordonnance