Pénurie de Professeurs Universitaires À L'Horizon

Au cours des dix prochaines années, les universités des Provinces maritimes devront trouver des candidats pour pourvoir après de 1800 postes de professeurs qui deviendront vacants quand les professeurs actuels prendront leur retraite. Selon un rapport intitulé Recrutement et maintien du corps professoral dans les Maritimes, qui a été rendu public aujourd'hui par la Commission de l'enseignement supérieur des Provinces maritimes (CESPM), au moins trois quarts des postes devront être pourvus par des candidats qui ont obtenu leur doctorat à l'extérieur de la région.

Le rapport de la CESPM fait état de l'évolution des effectifs universitaires et les besoins pour l'embauche ainsi que de la source principale de candidats, soit les étudiants qui auront récemment terminé leurs études doctorales. De plus, le rapport dévoile les résultats d'une enquête interne auprès des établissements d'enseignement des Maritimes et la compare à des études semblables effectuées ailleurs au Canada. Il résume les options qui s'offrent aux universités et les meilleures pratiques pour aborder les questions découlant de cette situation, dont la rémunération et toutes les nuances du processus de recrutement.

« Notre région n'est pas la seule à vivre une telle situation, a affirmé Mireille Duguay, directrice générale de la CESPM. On estime que 32 000 nouveaux professeurs devront être embauchés à l'échelle du pays afin de remplacer les professeurs retraités et de voir aux besoins d'une population étudiante croissante. » La retraite prochaine d'un grand nombre de professeurs aura aussi des répercussions sur les universités aux États-Unis. « Les universités des Maritimes se trouveront dans une situation où la demande pour des professeurs sera très élevée dans la région comme à l'extérieur », a souligné Mme Duguay.

Le rapport a été préparé par un comité consultatif de la CESPM dont les membres sont nommés par l'Association des universités de l'Atlantique (AUA) et par la CESPM. Ce comité est présidé par Sam Scully. « Nous avons constaté que les deux plus grandes universités de la région, la Dalhousie University et la University of New Brunswick, sont déjà aux prises avec une compétition plus féroce pour attirer des candidats. En général, les plus petites universités de la région n'ont pas fait état de difficultés en matière de recrutement et d'embauche de nouveaux candidats. Celles qui en connaissent indiquent que les difficultés se présentent surtout dans des domaines spécifiques comme le génie, les sciences infirmières et l'informatique », a signalé M. Scully. Ce dernier ajoute que, si certaines universités de la région examinent le problème de près et que d'autres ont commencé à l'aborder, tous les établissements d'enseignement des provinces Maritimes devront éventuellement s'informer des données du rapport et se préparer en conséquence.

Les chercheurs ont été surpris de constater qu'il sera peut-être aussi difficile de garder les nouveaux professeurs après leur embauche que de les recruter surtout lorsque les universités à la grandeur du Canada se rueront vers les candidats. Les professeurs qui quittent leur emploi ont tendance à le faire au cours des deux ou trois années suivant leur embauche. Comme la demande pour leurs services est forte, ils peuvent normalement s'attendre à toucher une rémunération plus élevée.

Les établissements doivent maintenant relever le défi de formuler des politiques efficaces et complètes. De telles politiques associées à des efforts déployés à l'échelle régionale et provinciale permettront de bien préparer la région pour faire concurrence aux autres universités canadiennes en vue d'attirer les meilleurs candidats. Pour y arriver, il faudra cependant établir et entretenir le dialogue avec tous les intervenants.

La CESPM invite donc un certain nombre de participants à un symposium sur le recrutement et le maintien des effectifs qui aura lieu le 31 octobre prochain. On espère que le symposium permettra d'élaborer un ensemble de stratégies et de politiques qui s'appliqueront à toute la région ainsi qu'aux gouvernements provinciaux et aux universités. L'objectif global est de formuler un plan pour les intervenants.

Créée en 1974, la CESPM a pour mission d'aider les établissements d'enseignement et les gouvernements à améliorer la milieu d'apprentissage au niveau postsecondaire. Les 19 membres de la CESPM proviennent des provinces Maritimes et représentent les établissements d'enseignement supérieur, les gouvernements provinciaux, les étudiants et le public.

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