L'honorable David Anderson, ministre de l'Environnement du Canada, et l'honorable Jamie Ballem, ministre de l'Environnement et de l'Énergie de l'Île-du-Prince-Édouard, ont annoncé aujourd'hui que les gouvernements du Canada et de l'Î.-P.-É. travailleront en collaboration avec divers partenaires au cours des deux prochaines années, dans le cadre de programmes de recherche et de surveillance relatifs à l'utilisation de pesticides en agriculture à l'Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick.
« J'ai le plaisir d'annoncer que le gouvernement du Canada, par l'intermédiaire du Fonds sur les pesticides nouvellement créé, financera, à hauteur de 460 000 $, des programmes visant à élargir la base de données scientifiques dont nous disposons. Ces programmes permettront d'une part, de mieux évaluer les incidences des pesticides sur les eaux souterraines, les eaux de surface, la qualité de l'air et le poisson et, d'autre part, d'étudier les moyens de réduire les dommages à l'environnement tels que les mortalités de poissons », a déclaré le ministre Anderson. « Le Fonds sur les pesticides permettra d'investir 7 millions de dollars au cours des cinq prochaines années pour améliorer la base de connaissances du gouvernement du Canada sur la présence et les effets des pesticides à étudier en priorité au Canada, grâce à un programme de recherche coordonné à l'échelle nationale visant à améliorer notre capacité en matière de protection et de conservation de l'environnement », a ajouté le ministre.
« Afin de répondre aux préoccupations des résidants de l'île-du-Prince-Édouard sur les répercussions éventuelles de l'utilisation des pesticides, le gouvernement provincial s'est engagé, lors de la présentation du budget de 2003, à financer la surveillance permanente et à long terme des résidus de pesticides dans l'environnement », a déclaré le ministre Ballem. Et ce dernier d'ajouter : « J'ai donc le plaisir d'annoncer que la province investira 210 000 $ dans le projet conjoint de surveillance des pesticides. Par ailleurs, le ministère de l'Environnement et de l'Énergie et le ministère de l'Agriculture, des Pêches, de l'Aquaculture et de la Foresterie affecteront des ressources humaines à l'initiative de recherche sur les pesticides. »
Même lorsque les pesticides sont utilisés conformément au mode d'emploi, ils risquent de provoquer des mortalités de poissons lorsqu'ils sont entraînés par le ruissellement des eaux de pluie. Des employés des gouvernements fédéral et provincial qui travaillent en collaboration avec le milieu agricole ont pris ces dernières années des mesures visant à réduire les incidences des pesticides sur l'environnement.
Le premier des programmes de recherche et de surveillance qui seront mis en place consistera à effectuer des recherches dans le but de réduire les effets des pesticides sur les cours d'eau. Il se compose de six volets actuellement en cours d'exécution, à savoir :
• L'évaluation du degré de toxicité des pesticides pour les poissons;
• L'évaluation des quantités de pesticides contenues dans les eaux de ruissellement provenant des terres agricoles;
• L'évaluation des effets délétères du ruissellement des pesticides sur les cours d'eau;
• L'étude de l'influence des pratiques d'aménagement du territoire sur le ruissellement des pesticides;
• L'évaluation de l'efficacité d'une zone tampon riveraine dans la réduction du ruissellement des pesticides;
• L'élaboration de modèles pour prévoir avec précision les quantités de pesticides susceptibles de se retrouver dans les cours d'eau par ruissellement.
Le deuxième programme vise la surveillance des eaux souterraines, des eaux de surface, de l'air, du poisson et des mollusques et crustacés. Cette surveillance permettra aux scientifiques de mieux évaluer le degré d'exposition des humains et de la faune aux résidus de pesticides. Il comporte quatre volets :
• La surveillance des eaux souterraines par l'observation de 30 puits d'alimentation en eau de particuliers résidant dans les secteurs à haut risque et de 60 puits privés et publics d'alimentation en eau de divers secteurs de l'Î.-P.-É.
• La surveillance des eaux de surface, des sédiments et des eaux de ruissellement dans trois bassins hydrographiques où on a observé des mortalités de poissons dans le passé, afin de détecter l'éventuelle présence de résidus de pesticides en fonction de divers scénarios de précipitations et de ruissellement. Par ailleurs, on met en place des points de surveillance des eaux de surface dans les régions agricoles du Nouveau-Brunswick aux fins de comparaison.
• La surveillance de l'air dans les secteurs proches des zones d'application des pesticides à l'Î.-P.-É.
• L'analyse de poissons et de mollusques et crustacés à l'Î.-P.-É. afin de déceler l'éventuelle présence de résidus de pesticides.
Au nombre des autres participants importants à ces deux programmes, citons le ministère de l'Environnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick, le ministère de l'Agriculture, des Pêches et de l'Aquaculture du Nouveau-Brunswick, le ministère de l'Agriculture, des Pêches, de l'Aquaculture et de la Foresterie de l'Î.-P.-É., Agriculture et Agroalimentaire Canada, l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard, l'Université du Nouveau-Brunswick, l'Université Saint Mary's à Halifax, l'Agence canadienne d'inspection des aliments et Pêches et Océans Canada.
Les résultats des diverses études seront transmis à l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, aux ministères provinciaux intéressés et aux différents acteurs communautaires en vue de l'élaboration de meilleures méthodes de prévention de l'entrée de pesticides dans les cours d'eau par ruissellement, voire de la mise sur pied de pratiques de gestion exemplaires. Cette initiative est le résultat d'une collaboration entre Environnement Canada, Santé Canada et les gouvernements provinciaux dans le but de gérer les risques liés à l'utilisation des pesticides.