Les responsables de la pêche et de la faune demandent au public de signaler la présence de chauves-souris vivantes ou mortes en hiver en raison de la découverte d’une chauve-souris nordique à l’Île-du-Prince-Édouard.
« À notre connaissance, les chauves-souris ne passent pas habituellement l’hiver à l’Île-du-Prince-Édouard, elle a donc peut-être été emportée ici de la Nouvelle-Écosse ou du Nouveau-Brunswick par une tempête, a expliqué Rosemary Curley, biologiste au sein du ministère de l’Agriculture et des Forêts. Nous collaborons avec des membres du Centre canadien coopératif de la santé de la faune du Collège vétérinaire de l’Atlantique (CVA) pour déterminer si c’est le premier cas de chauve-souris souffrant du syndrome de museau blanc signalé. Étant donné la nature sociale des chauves-souris et leurs habitudes de migration ainsi que leur mortalité à grande échelle sur le continent, ce n’était qu’une question de temps avant que ce champignon n’arrive à l’Île. »
Les résultats préliminaires indiquent que la chauve-souris souffrait probablement du syndrome du museau blanc, une infection fongique mortelle qui décime les populations de chauves-souris presque partout dans l’Est de l’Amérique du Nord. Le champignon amène les chauves-souris à se réveiller fréquemment pendant leur hibernation, ce qui fait en sorte qu’elles utilisent plus d’énergie de leurs réserves de graisse qui les aident habituellement à survivre en hiver. Une fois qu’elles ont épuisé leurs réserves de graisse, les chauves-souris partent à la recherche de nourriture, mais, à cette période de l’année, elles sont incapables de trouver les insectes qui sont habituellement leurs proies. Elles meurent donc d’hypothermie et de faim. Le nombre de chauves-souris tuées par cette maladie dans l’Est de l’Amérique du Nord au cours des dernières années est estimé à plus de six millions et cette maladie continue de se propager vers de nouvelles régions.
Il est malheureusement difficile de prévenir cette infection souvent mortelle, ce qui n’est pas une bonne nouvelle puisque les chauves-souris jouent un rôle très important dans l’environnement et l’économie. En effet, chaque nuit, pendant le printemps et l’été, une chauve-souris mange à elle seule des centaines d’insectes volants, comme des moustiques et d’autres insectes nuisibles à l’agriculture.
Bien que le syndrome du museau blanc ne semble pas être dangereux pour l’homme, les gens ne devraient pas toucher ou manipuler tout animal qui se comporte de façon anormale. Il n’existe pas de traitement pour le syndrome ni de moyen efficace pour empêcher le champignon de se propager. Ce qu’il y a de mieux à faire c’est de prévenir la perturbation de l’hibernation des chauves-souris et de préserver les sites où elles se perchent en été.
Les responsables de la pêche et de la faune s’intéressent à toute information se rapportant à la présence de chauves-souris vivantes ou mortes en hiver. L’information pourrait aider à déterminer si des chauves-souris passent l’hiver à l’Île-du-Prince-Édouard afin que des études plus approfondies puissent être entreprises. Les gens peuvent communiquer avec la Division des forêts, de la pêche et de la faune au 902-368-4683 ou avec le Centre canadien coopératif de la santé de la faune, CVA, au 902-628-4314.