Le premier ministre Pat Binns et Chester Gillan, ministre des Pêches, de l'Aquaculture et de l'Environnement ont annoncé aujourd'hui la stratégie gouvernementale visant l'eau potable élaborée dans le but de conserver la qualité actuelle de l'eau potable de l'Î.-P.-É. pour les générations à venir.
La stratégie est fondée sur une démarche à moyens multiples et vise autant les puits résidentiels que les systèmes d'aqueduc municipaux.
« La stratégie annoncée aujourd'hui nous permettra de nous assurer que notre eau reste pure de la terre au verre, a déclaré le premier ministre Binns.
Nous prenons des mesures afin de protéger l'eau à la source, d'améliorer la conception et l'exploitation des systèmes et de nous assurer d'une surveillance et d'une reddition de compte adéquates, afin que les Insulaires soient rassurés quant à l'excellente qualité de leur eau. »
La stratégie en matière d'eau potable comporte un plan d'action se concentrant sur « dix éléments visant la pureté de l'eau » qui indiquent clairement la voie que prendra l'Î.-P.-É. en ce qui a trait à la protection de l'eau potable au cours des prochaines années.
Les éléments principaux de la stratégie comprennent :
• La production à plus grande échelle de matériel d'information publique concernant les puits et les systèmes d'évacuation des eaux usées; ces documents seront disponibles dans les sites Accès Î.-P.-É. ainsi qu'auprès des prestataires de services, de même que sur le site Web.
• La distribution de ressources nouvelles ou améliorées destinées aux prestataires de services, y compris un manuel d'évaluation de site en ce qui a trait aux systèmes d'égouts ainsi qu'un manuel d'évaluation de site pour le lotissement de terrains.
• La révision des règlements qui gouvernent les puits et les systèmes d'évacuation des eaux usées qui met l'accent sur la sécurité, sur le jointoiement impeccable, la marge de recul de toute source de contamination possible, ainsi que le remplacement de fosses septiques anciennes et défaillantes.
• L'élaboration de règlements concernant la surveillance et la reddition de comptes en ce qui a trait à la réserve en eau centrale et aux systèmes de traitement des eaux usées.
• L'élaboration de normes et de recommandations pour l'approvisionnement, le stockage, la distribution et l'entretien des systèmes d'eau.
• La mise en vigueur de l'accréditation obligatoire pour les exploitants d'approvisionnement en eau et d'évacuation des eaux usées.
• La réalisation de l'accréditation entière de nos laboratoires provinciaux de microbiologie de l'eau et de chimie par le Conseil canadien des normes.
• La collaboration avec les municipalités et les propriétaires fonciers à l'élaboration d'une stratégie pour réaliser la protection du champ de captage municipal.
« Ce que nous faisons essentiellement, c'est prendre des mesures volontaires qui ont jusqu'à présent bien servi la province et les transformer en des règlements qui nous procurerons un degré de sécurité de plus quant à la qualité de notre eau potable, a déclaré le premier ministre. Nous sommes en train d'élaborer de nouvelles mesures de protection pour nos réserves d'eau et, par le fait même, procurons de l'information accrue aux propriétaires, prestataires de services et promoteurs dont le rôle fait partie intégrante des mesures visant à protéger notre eau potable. »
En plus de la somme de un million de dollars dépensée annuellement par son ministère pour la gestion et la protection des ressources en eau de l'Î.-P.-É., le ministre Gillan a déclaré que le gouvernement dépensera près de 750 000 $ au cours des trois prochaines années afin de mettre en oeuvre la stratégie visant l'eau potable. Cela comprendra la mise sur pied de plusieurs nouveaux postes ou l'élargissement de présentes responsabilités afin d'améliorer la prestation de services au public.
Le premier ministre Binns a fait remarquer que les trois paliers de gouvernement dépenseront également 20 millions de dollars dans le cadre de la première phase du programme d'infrastructure Canada/Île-du-Prince-Édouard actuel visant à améliorer les systèmes d'aqueduc et d'égout des municipalités de la province.
« Cela contribuera à améliorer grandement l'état des infrastructures d'aqueduc et d'égout à l'Île-du-Prince-Édouard », a-t-il rajouté.
Le ministre Gillan et le premier ministre ont tous deux exprimé leur reconnaissance pour les efforts de nombreuses personnes et de nombreux groupes qui se sont engagés à préserver l'excellente qualité de notre eau potable.
« Grâce à la stratégie visant l'eau potable, nous allons mettre à profit cet esprit de collaboration afin de conserver la qualité de notre eau potable de la terre au verre, pour le présent et l'avenir » a déclaré le ministre Gillan.
LA STRATÉGIE DE L'Î.-P.-É. VISANT L'EAU POTABLE
L'état de la ressource:
En matière de réserve d'eau, l'Île-du-Prince-Édouard est unique puisqu'elle dépend à cent pour cent des eaux souterraines pour s'approvisionner en eau potable. En 1999, une vaste étude indépendante des réserves d'eau municipales de l'Î.-P.-É. menée par le Sierra Club du Canada et l'Université Waterloo concluait que l'eau potable provenant des puits municipaux à l'Île-du-Prince-Édouard était de bonne qualité.
Bien qu'il y ait eu cette année des incidents quant à la qualité de l'eau ainsi que, dans certains cas, des avis publics prescrivant de faire bouillir l'eau dans certaines collectivités de l'Île, il n'existe aucun indice suggérant que la qualité de la ressource est différente de ce qu'elle était il y a dix ans ou plus. Les avis prescrivant de faire bouillir l'eau sont émis à titre de précaution. Ainsi, de nos jours, les gens sont plus prudents quand il s'agit de l'environnement. Cet état de fait, joint à la surveillance plus étroite effectuée par les propriétaires d'installations et de puits, de même que l'attention accrue que portent les médias aux questions entourant la qualité de l'eau font que nous entendons parler plus souvent de problèmes reliés à l'eau dans les bulletins d'informations.
La stratégie visant l'eau potable:
La Stratégie en matière d'eau potable de l'Île-du-Prince-Édouard comporte un plan d'action qui met l'accent sur « dix éléments visant la pureté de l'eau ». Cette stratégie prévoit une démarche à moyens multiples afin de protéger l'eau potable de la terre jusqu'au verre, et se concentre notamment sur la protection de la source, la conception du système, la mise en service, le contrôle continu et le signalement.
Les cinq premiers éléments ont trait aux puits privés. À l'Î.-P.-É., 57 pour cent de la population s'approvisionne en eau potable par l'entremise de puits privés et environ 40 pour cent des Insulaires disposent d'un système d'évacuation des eaux usées sur les lieux mêmes de leur résidence. Ainsi, une grande proportion de problèmes ayant trait à l'eau potable peut émaner directement de l'état des puits ou des systèmes d'évacuation des eaux usées installés sur les lieux de résidence.
• Nous produirons le matériel d'information publique concernant la planification, la construction et l'entretien des puits et des systèmes d'évacuation des eaux usées et de l'installation des systèmes de traitement. D'ici l'automne 2001.
Le ministère des Pêches, de l'Aquaculture et de l'Environnement dispose déjà de nombreuses ressources traitant des questions de la qualité des eaux et des systèmes d'évacuation des eaux usées. Ces ressources seront accrues et mises à la disposition du public par les centres d'Accès Î.-P.-É., ainsi que par l'entremise des prestataires de services tels les sondeurs de puits et les entrepreneurs en systèmes d'égouts.
Nous augmenterons la trousse actuelle du propriétaire en encourageant les propriétaires à conserver les documents pour la construction d'un puits, les spécifications de la pompe, les bilans d'échantillon d'eau et la réparation d'équipement. D'ici l'automne 2001.
La trousse actuelle procure aux propriétaires des moyens pratiques de conserver l'information ayant trait à l'exploitation et à l'entretien de leur système d'évacuation des eaux usées. La trousse améliorée servira de rappel utile au propriétaire quant à la tenue de travaux routiniers d'entretien et d'échantillonnage.
Nous produirons un manuel de service destiné au personnel technique afin qu'il évalue l'efficacité des systèmes d'évacuation des eaux usées. D'ici l'automne 2001.
Les systèmes d'évacuation des eaux usées qui sont installés dans des terrains mal adaptés peuvent mal fonctionner et laisser échapper des eaux d'égout brutes non traitées à la surface ou dans un fossé, ou encore contaminer les eaux souterraines. Ce manuel aidera le personnel technique à cerner les problèmes potentiels ayant trait au sol ou encore à cerner les limites qui pourraient affecter le rendement de systèmes d'évacuation des eaux usées installés sur les lieux de résidence.
Nous réviserons les règlements qui gouvernent les puits et les systèmes d'évacuation des eaux usées, en mettant l'accent sur la sécurité, le jointoiement impeccable, la marge de recul de toute source de contamination possible, et le remplacement de fosses septiques anciennes et défaillantes. D'ici le printemps 2002.
Dans 20 pour cent des cas, la construction inadéquate des puits privés ou encore l'absence d'entretien des puits privés sont responsables de la présence de bactéries coliformes. De même, les systèmes d'évacuation des eaux usées défaillants peuvent être la cause de la présence de bactérie de type E. coli dans l'eau potable. À l'heure actuelle, environ 2 à 3 % des puits échantillonnés présentent une contamination à la bactérie E. coli.
Nous mettrons à jour le manuel « d'évaluation de site » destiné aux promoteurs en ce qui a trait au service en eau et au service d'égout. D'ici le printemps 2002.
Le manuel existant constitue une excellente ressource pour les promoteurs. Toutefois, des modifications importantes sont survenues à la réglementation concernant l'évacuation des eaux usées et l'évaluation de sites depuis que ce manuel a été publié. Une version mise à jour procurera de meilleurs conseils aux promoteurs.
En mettant en oeuvre les cinq premiers éléments, la province s'assurera que les Insulaires s'approvisionnant en eau potable depuis un puits privé protégeront la ressource contre les causes les plus communes de contamination.
Les cinq autres éléments de la stratégie ont trait aux réserves municipales. Ils ont été conçus pour faire en sorte que les Insulaires qui s'approvisionnent en eau potable à partir d'un système central puissent se fier à la qualité de l'eau provenant de cette source.
Nous élaborerons des règlements concernant la surveillance et la reddition publique de comptes en ce qui a trait à la réserve en eau centrale et aux systèmes de traitement des eaux usées. D'ici le printemps 2002.
Le ministère des Pêches, de l'Aquaculture et de l'Environnement a élaboré en 1999 des directives visant à aider les exploitants de systèmes d'approvisionnement central d'eau à concevoir et à mettre en oeuvre des programmes de surveillance permettant de garantir la qualité de l'eau potable qu'ils fournissent aux Insulaires. Aujourd'hui, la plupart des collectivités dépassent les exigences en ce qui a trait à la fréquence de l'échantillonnage établie dans les Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada. La prochaine étape du Ministère lui permettant de s'assurer que les Insulaires sont doublement protégés quant à la qualité de leur eau sera d'élaborer des règlements concernant la surveillance et la reddition publique de comptes en ce qui a trait à la réserve en eau centrale et aux systèmes de traitement des eaux usées. En plus de définir les exigences quant à la fréquence de l'échantillonnage et les paramètres des tests à effectuer, les règlements exigeront de la part des exploitants de systèmes d'approvisionnement central d'eau et de systèmes de traitement des eaux usées qu'ils rendent compte régulièrement du résultat de leur échantillonage à la province ainsi qu'à leur clientèle.
Nous élaborerons les normes et les recommandations pour l'approvisionnement, le stockage, la distribution et l'entretien des systèmes d'eau. D'ici l'automne 2002.
Il n'existe à l'heure actuelle aucune documentation cohérente quant aux normes pouvant servir de point de référence lors de la conception ou de l'évaluation de systèmes d'approvisionnement en eau. Cette nouvelle publication sera semblable de par sa nature à la documentation touchant les normes et recommandations visant les systèmes de traitement des eaux usées élaborée par les provinces de l'Atlantique.
Nous imposerons l'accréditation obligatoire pour les exploitants d'approvisionnement en eau et d'évacuation des eaux usées. D'ici le printemps 2003.
Les exploitants qui desservent plus de 95 pour cent de la population tributaire de systèmes d'aqueduc municipaux sont déjà accrédités par le Atlantic Canada Water & Wastewater Voluntary Certification Program. Ce programme d'accréditation bénévole a bien servi l'Î.-P.-É. Dans le cadre de la Stratégie, nous imposerons l'accréditation, la rendant obligatoire pour les exploitants d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées.
Nous procéderons à l'accréditation entière de nos laboratoires provinciaux de microbiologie de l'eau et de chimie par le Conseil canadien des normes. D'ici le printemps 2003.
Tous les procédés ayant trait aux tests effectués par les laboratoires sont accrédités par l'Association canadienne des laboratoires d'analyse environnementale. Ainsi, afin de fournir aux Insulaires un moyen supplémentaire de leur donner confiance en la sûreté de leur eau potable, le gouvernement est en train de procéder à l'obtention de l'accréditation entière de ces laboratoires provinciaux par le Conseil canadien des normes.
• Nous travaillerons de concert avec les municipalités et les propriétaires fonciers à l'élaboration d'une stratégie pour réaliser la protection du champ de captage municipal. D'ici le printemps 2004.
Dans d'autres provinces ou territoires tributaires de l'eau de surface, les techniques de traitement constituent la méthode première visant à les assurer de la qualité de l'eau potable. L'Î.-P.-É. est en mesure de fournir une eau de grande qualité tout en ne procédant à aucun traitement de celle-ci, ou très peu. Toutefois, la protection adéquate de l'eau à la source est essentielle. Une partie de cet élément se traduit par la protection du champ de captage – ou la protection des aires entourant les puits municipaux afin qu'aucune contamination de la réserve d'eau ne puisse survenir à la suite d'autres usages des terrains avoisinants.
L'engagement financier:
En plus de la somme de un million de dollars dépensée annuellement par le ministère des Pêches, de l'Aquaculture et de l'Environnement pour la gestion et la protection des ressources en eau de l'Î.-P.-É., le gouvernement dépensera près de 750 000 $ au cours des trois prochaines années afin de mettre en oeuvre la stratégie visant l'eau potable.
Cela comprendra la mise sur pied de plusieurs nouveaux postes ou l'élargissement de présentes responsabilités afin d'améliorer la prestation de services au public :
• Un autre poste de technicien en eaux souterraines sera ajouté afin d'aider à la collecte des échantillons d'eau et de fournir des conseils aux membres du public lorsqu'ils font tester leur eau.
• Deux postes de technicien de laboratoire verront leurs responsabilités s'étendre du temps partiel à des postes permanents à temps plein leur permettant ainsi d'analyser les échantillons d'eau.
• Un poste d'entrée de données à temps partiel deviendra un poste à temps plein permettant ainsi d'appuyer la gestion administrative qu'exige l'acheminement des résultats aux Insulaires.
• Un hydrogéologue sera embauché afin de travailler auprès des municipalités et des propriétaires fonciers à l'élaboration de stratégies visant la protection des champs de captage.
• Un technologue en laboratoire sera embauché afin de diriger la démarche d'accréditation.
On investira également dans d'autres moyens visant à améliorer la prestation de services au public, y compris un numéro sans frais que les Insulaires peuvent composer pour obtenir les résultats de leurs tests d'eau ou pour obtenir des conseils au sujet d'un problème concernant leur eau, un système interactif par lequel les Insulaires auront plus d'options pour accéder aux résultats de leur analyse d'eau, soit par l'entremise d'un système téléphonique automatisé, par Internet, ou par les sites Accès Î.-P.-É., ainsi que des ressources d'information améliorées destinées aux propriétaires fonciers, aux prestataires de services et aux promoteurs dont le rôle fait partie intégrante des mesures visant à protéger notre eau potable.
En plus de l'argent prévu au budget de la stratégie en matière d'eau potable, la province, en partenariat avec le gouvernement fédéral et les municipalités de l'Île-du-Prince-Édouard, investit la somme de 20 millions de dollars dans le cadre de la première phase du programme d'infrastructure Canada/Île-du-Prince-Édouard actuel visant à améliorer les systèmes d'aqueduc et d'égout des municipalités de la province.